Il se savait que l'anglais était riche, mais à ce point là...

Ils prirent l'ascenseur. Les portes automatiques s'ouvrirent, et les accueillit une joyeuse musique, de type foxtrot, comme il était de coutume d'en mettre dans les élévateurs. Cathrin éteignit leur radio. Elle n'avait jamais pris d'ascenseur, cependant rien ne l'affola. Une pièce comme les autres, mais plus étroite. Quatre murs, une porte, pas de fenêtres. On sentait un léger mouvement, mais rien d'autre... Si elle avait développé une claustrophobie pendant son séjour chez les Talons, où elle restait continuellement enfermée dans sa chambre ou une salle d'entraînement, cela aurait été différent. Trois corps collés dans un espace clos... Charmant.

" Ding ! " . Couloirs. Il n'y avait personne. Tous les petits bourges devaient être au restaurant, assis confortablement à table pour déguster du caviar radioactif de fangeux... Heureusement pour eux, sinon la " folle " n'aurait pas hésité à faire pleuvoir quelques coups. Elle s'apprêta à sortir de la "salle " quand le Sir la retint par l'épaule. Selon lui, elle avait réussi à se tromper d'étage. En même temps, il y avait au moins trente boutons entre lesquels choisir. Elle rentra à nouveau dans la " pièce " et cette fois-ci, Smith se chargea de les mener au sommet. La musique avait changé. Un petit air de jazz...

La porte s'ouvrit pour la deuxième fois avec le petit son de cloche qui signalait que l'ascenseur était arrivé à destination. Cette fois-ci, c'était une pièce carrée qui comportait quatre portes. Elle se poussa et laissa un passage pour laisser Paul sortir en premier. Chris s'apprêta à faire de même, mais elle le bouscula pour sortir avant lui. Elle suivit le richard qui contourna l'imposant pilier central par le côté droit. L'endroit était beau. Elle avait rarement vu plus riche lieu. Ou plutôt, elle n'avait jamais vu plus riche. Le chef de file s'arrêta devant la porte qui se trouvait au fond à droite de la salle, et fouilla dans les poches de sa chemise, puis celles de son pantalon, jusqu'à dénicher une petite clé insolente de complexité qu'il glissa dans l'entrée de la serrure. Il la fit tourner trois fois et la ressortit ; ensuite, il poussa lentement la porte.

Les appartements étaient, évidemment, encore plus luxueux que les couloirs : nombreux meubles d'avant-guerre, livres, objets décoratifs...
La renégate passa le seuil, et observa la pièce, presque émerveillée. Puis, elle sortit son arme. Au fond, un robot. A part celui de Mégaton qu'elle avait failli tuer lorsqu'elle l'avait aperçu, elle avait eu de très mauvaises expériences avec ceux-ci. Elle resta figée, jusqu'à ce qu'une voix synthétique résonne :

" Maître ! Votre absence fut longue ; je vous attendais avec impatience ! Désirez-vous quelque chose ? "

Smith ne lui demanda rien. Tandis que Goupix, après avoir refermé la porte, observait avec attention quelques beaux objets, Cathrin rengaina son arme et fit de même. Elle s'approcha d'un meuble étrange. Rectangulaire, posé à la verticale, le haut était arrondi. Elle pouvait apercevoir à travers une vitre, en haut, une pile de disque. L'un d'eux était isolé, posé au centre sur un étrange de mécanisme. Il y avait inscrit au centre de l'objet circulaire " The Ink Spots " ; le nom d'un groupe, selon ses connaissances. Était-ce une sorte de radio géante ? Intriguée, elle appuya sur le premier bouton qu'elle vit ; le disque se mit à tourner sur lui même, et une barre de fer descendit vers lui pour y apposer un pic.
Une musique se dégagea fortement de l'appareil, emplissant toute la pièce. Contrairement à la radio, il n'y avait pas d'interférences, et le son était bien plus fort... Peut-être trop fort, même. Gênée, elle se décida d'arrêter la machine, mais il semblait que ses camarades ne s'étaient pas occupés de la chose. L'un était toujours dans sa contemplation, et l'autre accroupi devant un coffre.

Le Sir mit la main dans sa veste. Un bruit de fermeture éclair retentit, et il sortit une deuxième clé. Il l'inséra soigneusement dans la serrure du coffre. Dès qu'elle fut ouverte, la porte blindée s'ouvrit d'elle-même, par magie. Il fallut peu de temps pour se rendre compte qu'en réalité, c'était dès capsules qui l'avaient poussée. Des dizaines, voir centaines de capsules. Tellement nombreuses et compressées qu'elle étaient arrivées à pousser une porte. L'ancienne Talon savait que Mr.Paul Smith, avec son costard, ses lunettes et son chapeau était riche, mais pas à ce point là. Qui était-il vraiment pour avoir autant d'argent ? Même travailler pour le propriétaire de cette richissime tour ne devait pas rapporter autant...

« Donnes-nous un peu d'eau purifiée, Richelieu. »

« Hum... alors, Henrietta ? Quelle est la suite du programme maintenant que nous avons un toit et moi une série complète de costumes neufs ? »

Le petit groupe était enfin arrivé à la tenpenny tower, ce haut lieu où les riches s'entassent avec leurs capsules et une armée de garde du corps près à démembrer le premier intrus venu. Chris ne se sentait vraiment pas à sa place ici, trop longtemps habitué à la vie à la dure au milieu des terres désolées où sur ce vieux rafiot miteux avec à son bord les seules gens encore sain d'esprit dans ce bas monde. Enfin sain d'esprit c'est vite dit, mais eux au moins ne vénéré pas une bombe ou ne s'enfermaient pas dans une tour pour le restant de leurs jours sans jamais de problèmes. Que la vie devait être fade et sans goût ici. Si son accoutrement s'accordait un peu avec ce lieu, ces cheveux contrasté avec l'environnement. C'était le cas inverse pour Henrietta si sa coupe allait assez bien avec l'endroit, son armure des Talons risquait d'en affoler plus d'un. Seul Paul semblait vraiment être dans son élément. Ils prirent l'ascenseur et, après une petite erreur d'Henrietta ils arrivèrent au sommet, celle ci le poussa pour passer devant lui. Chris restait calme, après tout il fallait rester calme dans ce boulot la plupart des patrons vous prennent pour leurs chiens, sauf étonnamment les grosses pointures des terres désolées qui, même si ils font un boulot pas très net, reste les dernières personnes civilisé de ce monde.

Le groupe entra dans l'appartement de mister Smith. Et quelle appartement, le grand luxe ça en faisait presque mal aux yeux. Le mercenaire poussa un sifflement d'admiration, jamais il n'aurait penser voir un de ces fameux derniers étage de la tenpenny tower. Henrietta visait le robot qui apparemment semblait inoffensif et bien moins défectueux que tous les robot qu'il avait pût croiser jusque là. Il examinait chaque meuble tout semblait trop beau pour être vrai. Il vit une petite salle, en allant y jeter un coup d'oeil il remarque qu'il s'agissait de la salle de bain. Tout était sans radiation! Même les chiottes dire que c'était déjà un luxe d'avoir de l'eau non irradié ces gens là n'hésitait pas à faire leurs besoin dans de l'eau propre. De quoi dégouttait tous les crèves de soif de Megaton et du restes des terres désolées. Tant de luxe ça dégouttait Chris, dire que tant de monde voulait vivre ici lui n'avait qu'une envie c'était en partir. Cette endroit n'était pas pour lui, loin de tout ce qui faisait la vie selon lui: l'agitation, la dureté, l'éternel besoin... Ici il suffisait de claquer des doigts pour obtenir ses désirs.

Il revint dans la salle principale et vit le coffre fort ouvert. Il n'en revenait pas, tant de capsule, une montagne de capsule, tout simplement trop de capsule... Il n'était même pas sur qu'en bossant toute sa vieil en aurait autant, sauf si il enchaînait les énormes contrat mais ils étaient assez rares et très risqué. Il tourna la tête ailleurs pour arrêter de voir cela, Henrietta examiné ce qui ressemblait à un juke-box. L'anglais lui demanda de l'eau au Mr. Handy, Chris tourna la tête prêt à dégainer, ce bruit là était semblable à celui que faisait un Mr Gusty quand il va pour tirer. il s'approcha de la bête pour voir comment faisait il pour donner de l'eau, après tout c'était la premières fois qu'il voyait un Mr. Handy en état de marche. L'anglais demanda à Henrietta quelle serait la suite des festivité. C'est vrai qu'il se le demandait mais une question lui trottait encore plus dans la tête et pour une fois elle ne concernait pas la renégate.

« Dis moi au faite Paul... Qu'est ce que tu foutais à Megaton? »

Il est vrai qu'on pouvait se demander comment une personne aussi riche pouvait se retrouver dans le débit de boisson minable de Moriarty. Il gardait au coin de l'oeil Henrietta au cas où elle décide de répondre à la question de Paul ou alors de vouloir cogner Chris avec une baffe, un coup de genou, coup de pied ou je ne sais autres pour quelconque raison, et l'éviter. Il se préparait déjà à pensait pour la nuit, cela allait être une de ses première nuit au calme, sans coup de feu, fangeux ou rataupe, alcoolique notoire... Une nuit sans bruit enfin...

« Hum... alors, Henrietta ? Quelle est la suite du programme maintenant que nous avons un toit et moi une série complète de costumes neufs ? »

Le fait qu'on l'appelle Henrietta la troublait toujours un peu, mais ce n'est pas pour ça qu'elle se résolut à révéler le vrai. Il faudrait bien le faire un jour... Mais pas maintenant. Enfin, bref, le Sir avait retrouvé tous ses costumes et allait en changer ! Le... petit incident qui s'était déroulé à Mégaton allait pouvoir être oublié, maintenant. En réalité, elle ne savait pas vraiment où aller, mais mieux valait que ça ne se sache pas. Son seul objectif, son seul but dans la vie, sa raison de vivre, c'était d'éliminer les Talons et les Régulateurs, rien d'autre. Donc, le prochain endroit où ils iraient, ce serait un endroit où l'on peut trouver ceux-ci. Et où l'on pourrait les tuer... Bref, quelque chose comme... Le Capitole ? Le fort Bannister ? C'était plus suicidaire qu'autre chose...

Et après... ? Admettons qu'elle réussisse à éliminer tous les mercenaires. Elle n'aurait rien d'autre qu'une dose de folie et de dangereuses Terres Désolées à parcourir... Plus rien qui ne vaudrait la peine d'être vécu. Elle soupira et alla s'adosser contre un mur sans rien dire.
Après un moment de réflexion où elle ne trouva pas de réponse satisfaisante à donner au Sir, elle s'apprêta à répondre ridiculement qu'elle y réfléchissait encore lorsque Chris prit insolemment la parole.

« Dis moi au fait Paul... Qu'est ce que tu foutais à Mégaton ? »

Bon sang, quel abruti celui-ci... Il était encore plus malpoli qu'elle. Mais il avait le mérite de lui éviter de se couvrir de honte, c'était toujours ça... Sortie de la conversation, elle continua d'observer la pièce. Elle s'approcha d'un tas de figurines étranges qui représentaient un homme blond, habillé de bleu, dans diverses positions. La collection était amusante, vraiment variée... Le robot aérien venait de sortir trois verres. Au bout de l'un de ses " bras " , un tube déversa de l'eau dans chacun des récipients. Il voleta en chantonnant vers son maître à qui il en donna un, puis fit de même pour les deux visiteurs.

Elle attrapa le verre sans un merci. Elle le leva à ses lèvres et but lentement l'eau d'une traite. De l'eau purifiée... Elle ne se souvenait pas en avoir déjà bu. Le goût était bien plus prononcé et moins rance par rapport à cette immonde eau irradiée, la boisson la plus courante des Terres Désolées. Lorsqu'elle marcha pour reposer le verre sur un meuble au hasard, elle se surprit en train de bailler. Pas étonnant, après tout ce qu'elle avait fait sans dormir... Une situation plutôt explosive dans un bar, du tir au pigeon, une marche de six heures... Il était temps pour elle de se coucher. C'est alors qu'un autre problème survint dans son esprit. Il n'y avait qu'un lit dans cet appartement...

Première personne couchée, première servie, non ? Tandis que ses deux camarades étaient dans leur discussion, elle souleva la couette et s'y plaça toute habillée. C'était plus vain qu'autre chose... Il était évident que Paul la ferait sortir, c'était son lit. Cependant, elle fit semblant de s'être endormie directement. Une petite blague pour égayer la soirée ?
Et, si on ne lui disait rien... Tant mieux ! Elle pourrait réellement s'endormir vite et confortablement. Sinon, tant pis... Il y avait bien une solution. Elle irait tuer un habitant au hasard et piquerait sa couche...

Les deux paysans du Wasteland semblaient ravis de découvrir ce que d'aucuns nommeraient encore "confort" même après des décennies de chaos radioactif. Pour sa part, le Sir réfléchissait à la réponse qu'il allait donner au mercenaire flamboyant. Il n'aimait pas trop que le premier inconnu le questionne sur son passé mais après tout il pourrait le faire abattre d'un seul ordre par la garde de Tenpenny si les choses tournaient au vinaigre. Il composa donc une réponse qui s'approchait grandement de la vérité et fit un récit rapide :

« Ce que je foutais foutais à Mégaton hein ? On peut dire que je me cachais. J'avais une piaule là-bas et j'y passais ma vie en essayant de rester le moins possible dans la ville en attendant que les choses se calment. J'ai pas mal bossé pour Allistair Tenpenny, le chef de cette tour. Et crois moi à force, mes actes ont fini par... irriter certaines personnes qui pensent agir au nom du Bien. Oui tu as du le deviner durant notre chaotique sortie de Megaton, les Régulateurs ne m'ont jamais vraiment porté dans leur coeur. Ils menaçaient d'attaquer la tour si on ne me livrait pas, j'ai donc choisi un exil volontaire en attendant que cette bande de cowboys cinglés se calme. Le fait qu'ils aient perdu six de leurs recrues devrait les faire réfléchir un moment sur l'éventualité d'attaquer Tenpenny Tower, d'autant que la défense a été renforcée récemment suite aux attaques de goules. Megaton est juste une crèche à peu près sûre et avec un stock de whisky suffisant, rien de plus. Je rayerais bien cet amas de tôle de la carte si je le pouvais d'ailleurs. »

Il marqua une pause et vit qu'Henrietta occupait le lit qui était sensé revenir de droit au Sir. Il ne s'étonna que peu de son manque de convenances en l'excusant : après tout c'était une américaine. Son regard erra un instant dans la pièce puis il reporta son attention sur Chris :

« Et toi, pourquoi tu étais dans ce bar ? Je ne me souvenais pas t'avoir déjà vu, tu cherchais peut être un coiffeur pour te refaire ta teinture ?... »

Il prêta attention à la réponse de son interlocuteur tout en se dirigeant vers la place qu'il restait dans son lit. Il se déchaussa et rangea ses Derby blanches, désormais massacrées par la corrosion du désert, sous le lit et s'assit sur le matelas avec délice : il était mort de fatigue et sa cabane de Megaton était loin d'égaler le confort d'un toit en dur et d'un matelas d'avant-guerre.

« Oh, je suppose que tu vas devoir dormir ailleurs. Henrietta a, semble-t-il, profité de la galanterie sans y avoir été invitée et ce lit est le mien, donc... Il y'a une chaise longue en ferraille sur le balcon, je crois. Sinon tu dormiras sur le tapis en roulant ta veste en boule pour te faire un oreiller. Rien que la présence du plafond rend cet endroit plus confortable que n'importe quel coin des Terres Désolées, après tout... »

Chris écouta l'histoire du play-boy anglais, prenant le verre que lui tendit le Mr.Handy, enfin de l'eau fraîche et pure. Un vrai régal presque aussi bon que de l'alcool. Ainsi Paul se planquait après avoir effectué de sale besogne de Tenpenny, ils avaient en gros le même boulot. Sauf que Paul avait eu eu un employeur fixe à la différence de lui. Cela le fit sourire, puis ce fut au tour de Paul de lui demander pourquoi il était dans cette ville miteuse. Il rigola légèrement à la remarque sur se cheveux, c'était une remarque habituelle. Mais il n'avait plus besoin de les teindre, apparemment le produit qu'a utilisé son coiffeur est permanent. Ce qui n'est pas plus mal, il avait le rouge pour qu'on sache à qui on avait à faire et qui avait exécuté ce job, et ça avait marché. Cependant il gardait un doute sur le coté permanent de la teinture, après tout son coiffeur était une goule shootée au jet.

« Ne t'en fais pas pour ma teinture j'en ai plus besoin. J'étais là-bas pour le boulot, je suis ce qu'on appelle un mercenaire à mon compte, tueur à gage bref un homme à tout faire. On me demande un service et je l'effectue tant que je suis payé et c'était le cas, je devais plomber un clanpin alcoolique mais... avec l'agitation dans le bar il n'est pas venu en même temps je le comprend. Et comme toi les régulateurs sont pas mes meilleurs copain parce que selon eux j'essaye pas de différencier ce qui est bien de pas bien dans mes contrats... Mais j'aimerais bien les voir attaquer la tour, ça me ferrait rire de voir la branlé qu'ils pourraient se prendre ses cow-boys. »

Il jeta un coup d'oeil au lit pour voir qu'Henrietta y avait prit place sans rien demander ni répondre à la question du Sir. Et il se doutait que le sir n'allait pas lui laisser son lit. Il lui indiqua qu'il y avait une place au balcon. Certains aurait était rebuté d'être dans un telle lieux et de devoir dormir sur le balcon mais Chris lui était ravi. Il voulait juste un endroit ou dormir et où il pourrait fumer tranquillement. Il rigola en rendant son verre au Mr. Handy et en regardant les deux autres dans le lit.

« Le balcon me va, rien ne vaut une nuit à la belle étoile sans risque d'avoir une saloperie quelconque qui vienne te déranger. Passez une bonne nuit et surtout faites pas trop de folie. »

Il laissa Henrietta et Paul dans la chambre pour se retrouver sur le balcon, il y avait en effet une chaise longue en ferraille. Le pied pour lui il s'installa dedans regardant le ciel. Quel magnifique paysage, les terres désolées vu de haut avec un ciel étoilé. Il avait rarement vu les terres désolées si hospitalière. Il sortit son paquet de cigarette et s'alluma enfin une cigarette. Elle n'allait pas sortir du lit pour le baffer, même si il était sur qu'elle avait apprécié sa dernière phrase. Elle n'allait pas prendre le risque de se lever juste pour lui en mettre une au risque de devoir trouver un autre lit où dormir. Il se doutait qu'elle ne dormait pas, on s'endort rarement aussi vite à part si on est extrêmement fatigué et la renégate lui donnait l'impression d'être une pile électrique à taper et cracher sur tout ce qui bouge. Il souffla un nuage de fumée fermant les yeux espérant de trouver le sommeil assez vite au milieu de ce silence déboussolant.

Alors comme ça, le Sir était un fugitif... poursuivi par les Régulateurs, qui plus est. Et bien voilà un allié de choix ! Ils étaient utiles l'un à l'autre. Bizarre qu'il ne se soit pas fait jeter à l'entrée de la tour si il amenait avec lui le danger de se faire attaquer par de dangereux mercenaires. Dire qu'Allistair Tenpenny avait laissé son employé s'exiler par sa faute... Un homme charmant, dites donc... Elle n'avait même pas envie d'émousser son flambeur sur le corps de cette pourriture, et encore moins d'avoir à enlever son sang de sa lame. En réfléchissant bien, la renégate ne valait pas vraiment mieux que le propriétaire de la tour.

Toujours bien au chaud sous la couette, les yeux fermés mais les oreilles tendues, elle sentit un nouveau poids peser sur le matelas, dans son dos. Ah, il était peut-être temps de sortir du lit... Mais non, pour l'instant, les deux gus continuaient leur discussion. Cette fois-ci, Smith interrogea Chris avec une petite blague sur sa chevelure. C'était fou à quel point la raison pour qu'un tel ou un autre soit à Mégaton les intéressait.

Mercenaire, hein... Heureusement pour lui, il était indépendant. " Henrietta " avait toujours pensé que la couleur des cheveux de Rahan était naturelle. Une permanente... Au moins, elle pourrait toujours le repérer facilement. Lui aussi, recherché par les Régulateurs ? Voilà qu'elle avait tiré la bonne pioche ! Elle ne pouvait presque pas mieux tomber.

Paul conseilla au pauvre mercenaire d'aller passer sa nuit soit par terre, soit sur le balcon, dans une peu confortable chaise longue en ferraille. Tandis que ce dernier rendait son verre au robot, l'autre se plaça sous la couverture. Il... ne comptait pas dormir dans le lit, tout de même ? Enfin... A quoi bon poser la question, c'était une évidence. Bizarre, elle l'avait connu plus galant. Elle attendit que Chris soit sortit et se plaça au maximum vers le bord du lit.

* Mais... Il compte dormir là ? Non, mais... non ! Ce ne sont pas des façons, ça ! Oh; vous, c'est bon, hein ! Mais évidemment que je ne vais pas dormir dans le même lit que lui, voyons ! Bon, qu'est-ce que je vais faire... Va me falloir un matelas des plus confortables. Je suis une " Lady " , non ? Mais... Mais quelle idée ! Je refuse de le tuer uniquement pour avoir son lit ! Vous commencez à devenir vraiment stupides. De quoi ? C'est moi qui devient stupide ? Peut-être bien... Mais tant pis. *

Lorsqu'elle fut à peu près sûre que son camarade de chambre se soit endormi, elle se leva discrètement et se dirigea vers le balcon. Sans un bruit, elle ouvrit la porte et se déplaça vers la chaise en fer qu'elle convoitait. Goupix s'y était endormi, une cigarette éteinte dans la bouche. La cendre, tombée sur sa chemise, avait fait quelques petites traces de brûlure sur le tissu. Délicatement, elle la lui retira de la bouche et la jeta vers les Terres Désolées. Lentement, elle le souleva et le posa avec précautions sur le dur sol en pierre. Puis elle attrapa la chaise, et la fit rentrer à l'intérieur. Bizarre qu'il n'y ait pas pensé.

Pour couronner le tout, elle retira en douceur la couverture du lit du Sir, qui grogna légèrement suite à cette interférence. Elle s'enroula dedans comme dans un sac de couchage, et se posa ainsi sur la chaise longue. Elle allait passer une bonne nuit...
Tant pis pour les deux autres, ils dormaient déjà de toute façon.

« Chris? CHRIIS? Ah tu es là mon petit, viens, je dois repartir travailler, tu sais que ta maman est un peu malade, occupe toi d'elle en mon absence c'est toi l'homme de la maison. Allez retournes jouer mon garçon, je t'aime »

« Oui au revoir papa... »

Papa... En voilà un terme que Chris refusait d'employer à nouveau. Cette espèce d'enfoiré n'était jamais revenu une fois qu'il avait appris pour la maladie de sa femme, laissant une femme malade et un gosse irresponsable. On était venu lui dire que son père était mort, que son contrat c'était mal passé. Il n'y croyait pas, si il y avait bien un mercenaire de talent c'était lui. Jamais blessé, jamais d'échec. Quand Chris c'est mit à ce job il a récupéré plusieurs employeur de son père, dont Eulogy qui reste de loin son meilleur employeurs. Malgré ça il c'était juré de le retrouver et de lui faire payer. Le soleil du jour lui arrivait aux yeux. Que ce lit était dur, comme à la maison, ce qui ne lui déplaisait pas totalement. Il ouvrit les yeux et vit... qu'il était au sol.

Instinctivement il mit la main dans la poche intérieur, son magnum était toujours là. Il se leva, époussetant ses habits des traces de cendre. Qui avait put voler une chaise longue? Il s'étira et retourna dans la suite de Paul. Évidemment, elle était là la chaise il avait presque oublier que la renégate était voleuse. Il s'approcha d'elle, quand elle dormait elle en était presque sympathique et normal. Il savait qu'il prenait un gros risque en faisant ça mais... allez peut être qu'elle ne lui ferait rien. Il lui mis une pichenette sur le front qui réveilla en sursaut la jeune femme

« Allez le soleil se lève, debout, et puis la prochaine fois demande pour prendre la chaise, je suis galant je te l'aurais donné. »

Presque étonnamment la jeune femme mit une claque à Chris, moins forte que d'habitude mais une claque quand même. Cela devait être parce qu'elle se réveillait. Le mercenaire se dirigea dans la salle de bain pour faire sa toilette et se rasait. Il n'en avait plus eu l'occasion depuis son départ de Rivet city soit quatre jours. Son rasoir était son couteau de combat. Une fois qu'il eut la peau bien nette il retourna dans la salle principale où la renégate reposait délicatement la couette sur le riche. Cela le fit sourire et il n'eut put s'empêcher de le faire remarquer. En cherchant une chanson sur le juke box.

« Je savais bien que tu avais un coté doux... J'ai même pas sentit que tu m'enlevais de la chaise alors que je t'aurais plus vu du genre à la voler de force... »

Il avait enfin trouver la musique de réveil pour le lord et la lança, le bras métallique posa le disque et une musique commença à émanait de l'appareil

God save our gracious Queen,
Long live our noble Queen,
God save the Queen!...

Il gardait néanmoins un oeil à la renégate qui n'allait peut être pas apprécier ce qu'avait dit le mercenaire.

Elle avait le réveil plutôt mauvais. Elle l'avait toujours eu. Lorsqu'elle était un nourrisson, elle pleurait dès qu'elle ouvrait l'œil. Gamine, elle disait à ses parents de s'en aller. Adolescente, elle leur lançait la couverture à la tête. Les fois d'après, elle tuait celui qui osait la réveiller.
Inexplicablement, cela n'arriva pas à Chris, alors que celui-ci l'avait sauvagement frappée dans son sommeil de toute sa force pour la réveiller. Néanmoins, il avait reçu une claque. Plus par réflexe qu'autre chose d'ailleurs, mais elle l'aurait fait quand même.

Elle n'arriva pas à se lever. Comme d'habitude, en somme. Un manque total de force dans ses membres. Elle roula sur le côté et... s'étala sur le sol dans un bruit étouffé par la couette. Une manière brutale mais efficace pour éveiller son corps. Elle allait tenter de répondre à la phrase du mercenaire, bien qu'elle était encore floue dans sa tête, mais celui-ci était passé dans la salle de bain. Elle ne se souvenait pas de ce qu'il avait dit mais en avait mauvais souvenir, alors elle ramassa la première chose qui lui vint sous la main - le verre en cristal d'hier - et le lança. Cependant, son bras engourdi envoya le verre dans Mr.Handy, jusque alors tourné vers la fenêtre.

Elle se retourna rapidement, l'air de rien, et ramassa la couverture. Elle s'avança vers le lit de Smith, où celui-ci dormait toujours, en jetant quelques rapides coups d'œil vers le robot. Il était déjà en train de ramasser les débris avec ses outils Pelle et Brosse. Elle reposa délicatement la couverture sur le Sir. Pourquoi délicatement ? Juste pour ne pas le réveiller... Pourquoi, tout court ? Simplement pour qu'il ne se rende pas compte que sa couverture s'était faite la malle durant le cours de la nuit.

Goupix la surprit dans son acte mensonger, et en fut amusé. Il venait de finir de se raser avec son couteau dans la salle de bain. Elle l'imagina en train de s'égorger accidentellement et en rit intérieurement. Cheveux-de-feu avança vers le juke-box en lui lançant une nouvelle vanne :

« Je savais bien que tu avais un coté doux... J'ai même pas senti que tu m'enlevais de la chaise, alors que je t'aurais plus vu du genre à la voler de force... »

Elle s'apprêta à le frapper d'une quelconque façon, quand elle se ravisa. Elle était bien trop ensuquée pour ça. Elle préféra continuer la... conversation :

« Détrompe-toi, j'ai hésité à te balancer par dessus le balcon. Mais tu n'en valais pas la peine, j'ai préféré te lâcher. Tu as le sommeil tellement lourd que tu n'as rien senti quand tu as failli trouer le sol. »

Rahan venait de choisir une musique dans le juke-box. Elle ne la connaissait pas, et préféra en changer. Elle remarqua cependant que Paul s'était un peu agité dans son sommeil au son de cette chanson. Elle regarda un peu les boutons, et comme à son habitude, en appuya sur un au hasard. La machine changea de disque, et une musique désagréable démarra.

Un homme n'arrêtait pas de crier à la fin de chaque phrase. Des cris qui partaient facilement dans les aigus. Parfait pour réveiller ce cher Mr.Smith...

" I’m a mighty, mighty man, I’m young and I’m in my prime
I’m a mighty, mighty man, I’m young and I’m in my prime
I don’t pick my jobs I’m ready for any ol’ time. "

*... long live our noble Queen ...*

« From every laaaaatent foe, from the assaaaaassin's blow, Gooo-od save the Queeeeeen ! »

« Une bonne chose de faite... »

smoking jacket

« Je vais vous le demander une nouvelle fois, à croire que ça va devenir une habitude... Où allons-nous ensuite, Henrietta ? »

Chris entendit un bruit de verre cassé, il semblerait que la renégate n'avait pas très bien appréciée la remarque du mercenaire. Ce fut le Mr.Handy qui prit le verre de plein fouet, avant de le ramasser sans rechigner. C'est peut être ce qui l'épatait le plus dans ses machines, assez de cervelle pour obéir et être autonome mais trop peu pour se rebeller. Pour une fois au lieu de lui lancer quelconque objet, claque ou de le trouer avec son arme avant de lui répondre, elle lui répondit directement. Il en fut presque étonné mais sourit. Il n'avait pas mal à l'épaule ou au dos ou alors très légèrement du au fait qu'il venait de dormir par terre.

« Si tu le dit... »

Que dire de plus, la persuadé qu'elle avait était douce? C'était plus du suicide qu'autre chose. Et puis ou serait l'utilité? Quoi qu'il en soit elle poussa Chris pour changer la musique. Le god save the queen anglais se transforma en un immonde chant ou plutôt cri. Même si il était complètement réveillé ces beuglement lui donnait un mal de tête et voilà que l'anglais se mettait à chanter. Mon dieu mais que cela s'arrête, le juke-box comme l'anglais. Fort heureusement Paul lança sa chaussure qui coupa le son et par la même occasion le chant du lord.

Il regardait Paul se préparait, lui était déjà prêt. Il ne savait pas trop quoi faire en attendant que celui ci soit prêt. Ce fut presque par pure réflexe qu'il sortit son Magnum fétiche pour jouer avec si on pouvait dire ainsi. Il faisait tourner l'arme ente ses doigts les bougeant aussi vite qu'un prodige du piano jouant du Bach ou du Mozart. Faisant passer l'arme d'une main à l'autre, la lançant en l'air et la rattrapant sans que l'arme cesse de tourner. Il faisait toujours ça quand il n'avait rien à faire.

Mais il finit par s'arrêter, le lord anglais avait posé une question dont la réponse l'intéressait. Il attendait la réponse quand soudain son estomac retentit dans la pièce. Il tourna la tête pour ne pas regarder ses camarades. Il ne savait pas pour eux mais lui il avait faim. Après tout il n'avait rien manger depuis deux jours. Manger quelque chose ne serait pas un mal et il semblait il y avoir un restaurant au rez de chaussé mais pour le moment sa faim pouvait encore attendre un peu, il se demandait où ils allaient.

« Je vais vous le demander une nouvelle fois, à croire que ça va devenir une habitude... Où allons-nous ensuite, Henrietta ? »

" Argh " ... Oui, Hayes avait trouvé leur prochaine destination. Oui, elle comptait s'y rendre sur le champ. Mais non, elle ne pouvait pas lui répondre. Sa décision pouvait peut-être sembler... désagréable, causant ainsi le départ précipité de ses deux camarades, qui semblaient ne l'accompagner que par défaut d'autre occupation. Alors, mieux valait se taire, et s'en aller, faisant croire à une sorte de " surprise " .

Elle ne répondit rien. Elle marcha vers la petite salle de bain pour se rafraichir. Elle bu un peu d'eau et s'arrosa abondamment le visage. Elle attrapa la première chose qui lui vint sous la main, le costume du Sir. Elle le jeta sans s'occuper de l'atterrissage, s'appuya sur le lavabo pour réfléchir un court instant, puis sortit lentement.

" Venez. Tant pis si vous n'êtes pas prêts. "

Habitués à être confrontés à son comportement étrange, ils la suivirent sans rechigner davantage que quelques murmures et mines agacés. La renégate ramassa la radio, son fusil et son flambeur, laissés au sol, et se dirigea directement vers la sortie. Elle attendit en observant le pilier central qu'ils aient ramassées leurs affaires et appela l'ascenseur. Léger tintement, bruit de coulissement de portes et musique classique. Cette fois-ci, elle voulu laisser Paul faire pour atteindre le rez-de-chaussé, mais Chris en décida autrement et tenta de les y mener. Il réussit à se tromper également. Smith n'appréciait que peu notre incompétence...
En bas, ils firent le plein de munitions et d'autres provisions en tous genres.

Toujours sans rien révéler sur leur prochaine destination, Cathrin les mena en dehors de l'enceinte de la tour et alluma la radio. Pas de musique. Seulement la voix d'un homme contant les nouvelles des Terres Désolées, en prodiguant également quelques conseils de survie basiques. Selon lui, l'Enclave chercherait à agrandir ses rangs pour lutter de manière plus efficace contre la Confrérie de l'Acier. Elle n'avait aucune idée de ce qu'était cette Confrérie, mais savait que l'Enclave était le nom du nouveau gouvernement américain...
Cela avait peu d'importance pour elle mais l'information fut remarquée et retenue.
Ce " Three Dogs " , comme l'homme de la radio venait de se nommer, indiquait maintenant que la chasse aux crabes devait être évitée à tout prix de nos jours.

Le groupe continua son chemin, vers une mystérieuse destination.

Chris regardait Henrietta, apparemment elle n'avait toujours pas envie de dire quoi que ce soit sur leur destination... cela devenait une habitude. Il regarda Paul en soupirant un coup, il se demandait pourquoi il la suivait. Mais après tout la même question pouvait se poser pour lui. Pourquoi la suivait elle, il avait un job, un but et pourtant il la suivait. C'était plus fort que lui, il sentait qu'il y avait une bonne raison pour lui au bout. Il la regarda sortir de la salle de bain et leur dire qu'ils partaient. Sans manger? Chris allait avoir du mal.

Il ramassa ses affaires et se dirigea vers l'ascenseur. Henrietta l'avait déjà appelé et le petit groupe rentrait à nouveau dans cette minuscule pièce pour les transporter au rez de chaussé. Cette fois ce fut Chris qui prit l'initiative d'appuyer sur le bouton. Hélas pas le bon, Paul soupira avant de ré enclencher l'ascenseur pour se rendre enfin eu rez de chaussé. Henrietta et lui faisait tache au milieu de tout ce "modernisme".

En sortant du dit ascenseur les trois compères compères partirent pour faire des resserves de munition et de nourriture. Chris en profita pour déjeuner rapidement, il était fin prêt pour repartir. Des balles de magnum et de fusil d'assaut et de la bouffe c'est tout ce qu'il lui suffisait. Il remarque néanmoins une paire de lunette de soleil en écaille traînant sur une table. Il vérifia que personne ne puisse le voir et emprunta les dites lunettes. Une fois tout cela de fait ils sortirent enfin de cet enfer vertical.

Une fois dans le Wasteland, Henrietta alluma la radio et le DJ Three Dogs était en train de parler de son "bon combat". Chris ne supportait pas ça, un bon combat? Qui peut juger ce qui est bon ou non? Mais il haïssait encore plus Three Dogs que ses discours idiot vantant les mérites de tapette en armure se croyant revenu au temps des preux chevaliers secourant les faibles. C'était pour lui contre la nature de l'homme actuelle, peut être avant c'était différent mais aujourd'hui non. Les faibles meurent face au fort c'est la loi.

Chris soupira laissant échapper un "connard" entre ses dents sans regarder ses camarades. Il savait que ce type avait des infos sur son père. Mais il refusait de lui donner car ce n'était pas un bon... Quel ramassis de connerie. En plus il le menaçait de lâcher ses chiens de garde de paladin sur lui si il tentait quoi que ce soit d'idiot. Pourtant c'était une des pièces manquantes pour résoudre ce puzzle gigantesque. Il marchait suivant Henrietta se demandant ou ils allaient mais bon à quoi bon poser la question.